Un rapport d’experts alerte sur la menace djihadiste

Source: FSSPX Actualités

L’Aide à l’Eglise en détresse (AED) vient de publier le dernier état des lieux des persécutions religieuses dans le monde : il met en relief la « croissance exponentielle » des groupes djihadistes, dont certains affiliés à l’organisation Etat islamique (EI), notamment en Afrique subsaharienne et en Afrique de l’Est. Les chrétiens sont une fois de plus en ligne de mire.

« Au cours des deux dernières années, les groupes djihadistes ont consolidé leur présence en Afrique subsaharienne : la région est devenue un refuge pour plus d’une vingtaine de groupes opérant activement – coopérant entre eux de plus en plus – dans 14 pays ; la plupart de ces groupes sont affiliés à l’EI ou al-Qaïda », affirme Marcela Szymanski dans ce rapport publié le 20 avril 2021.

Pour la chercheuse, « le développement de ces groupes affiliés à l’EI a eu lieu dans un laps de temps extrêmement court, et le schéma est toujours identique : des gangs criminels locaux commencent par attaquer de façon sporadique et au hasard. Repérés, et stimulés par des prédicateurs salafistes, ils passent alors à un stade idéologique et opèrent de façon ciblée. »

La persécution fondée sur la foi s’est particulièrement aggravée au Nigéria, au Mozambique, au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, au Mali, en République démocratique du Congo et dans d’autres pays africains, où les chrétiens sont des proies faciles pour les islamistes radicaux.

La dictature marxiste

En Asie continentale, plusieurs pays continuent d’être gouvernés par des dictatures marxistes à parti unique. La Chine, qui compte 1,4 milliard d’habitants, se distingue par la mise en place de l’un des outils les plus invasifs et efficaces au monde de contrôle de la religion par l’Etat.

Combinant une surveillance de masse, un système de crédit social qui scrute et sanctionne les comportements individuels, et des répressions brutales contre les groupes religieux et ethniques soupçonnés de déloyauté, le Parti Communiste Chinois (PCC) atteint des sommets lorsqu’il s’agit d’étouffer la liberté religieuse.

En outre, comme le révèle le rapport sur la Chine, la situation est devenue plus brutale depuis que Xi Jinping a été élu Président de la Chine en 2013, comme en témoignent l’internement massif de plus d’un million d’Ouïghours, majoritairement musulmans, et leur assujettissement à des programmes coercitifs de « déradicalisation » depuis 2017.

La Corée du Nord, le Vietnam et le Laos sont d’autres régimes d’Asie continentale fondés sur des idéologies de style marxiste et des mécanismes de contrôle religieux similaires. Ainsi que le rapport sur la Corée du Nord le démontre, ce pays pratique une politique d’extermination de la religion plus sévère encore que celle du PCC.

Le Vietnam et le Laos, quant à eux, continuent de mettre en œuvre des réformes modestes et progressives accordant aux communautés religieuses enregistrées auprès de l’Etat une plus grande liberté de posséder des biens et de poursuivre des activités religieuses.

Thomas Heine-Geldern, président de la branche internationale d’AED, déplore que « en dépit des proclamations – aussi importantes soient-elles – de l’ONU, (…) à ce jour la réponse de la communauté internationale à la violence et aux persécutions religieuses en général peut être qualifiée de trop faible et trop tardive ».

Il est plus facile de brandir la menace climatique, et de se perdre en discussions byzantines, que d’affronter des dangers plus urgents, et plus menaçants…