Si vis pacem, para bellum ! Si tu veux la paix, prépare la guerre !

Source: District of Canada

Introduction par M. l'abbé Guéguen 

Article par Juan Donoso Cortès 

Mais n’y a-t-il pas le cinquième commandement qui l’interdit !?  

Notre Seigneur Jésus-Christ n’a-t-il pas recommandé à saint Pierre de remettre l’épée au fourreau !? 

Donoso Cortès (1) se penche sur cette question dans ses lettres VII et VIII publiées en 1842 et conclut  que la guerre est nécessaire puisque c’est un fait universel, c’est-à-dire propre à la nature de l’homme. Puis, par une argumentation serrée, il en arrive à la conclusion que ce fait est divin, usant d’une distinction capitale  : Dieu est créateur de la guerre, mais l’homme est créateur des guerres. 

Comment ?!? Dieu créateur de la guerre !?  

Réponse énigmatique s’il en est ! De fait, elle est un instrument que la Providence tient à sa disposition tant pour ouvrir les boulevards de la civilisation que pour châtier les nations apostates. L’histoire de l’Église n’en est-elle pas la parfaite illustration ? 

En vain, pour essayer de prouver le contraire, citerait-on l’incarnation du Verbe, au temps de l’empereur Auguste, la paix étant universelle. Solennel repos, silence profond, mais parce qu’un autre conflit s’inaugurait  : la guerre entre le Ciel et la Terre, qui atteindra son paroxysme le Vendredi Saint, par la mort de Jésus-Christ sur le bois de la Croix. La loi de la guerre et du sang répandu fut accomplie. 

C’est le secret de Dieu  : le péché, l’œuvre exclusive de l’homme, est effacé par le châtiment qui est expiation, qui retombe tant sur l’individu que sur l’espèce, tant sur l’homme que sur le genre humain. L’expiation est la loi de l’univers, condition essentielle de la perfection humaine. Autant dire que la guerre ne s’éteindra qu’à la fin du monde. 

Comprend-on maintenant le pourquoi de la guerre ? Condamnons les guerres, certes, mais ne condamnons pas la guerre. 

            (1) Juan Donoso Cortès, marquis de Valdegamas (1809-1853), est né à Valle de la Serena (Estrémadure), en Espagne. Il a été secrétaire de la reine Isabelle II, membre du conseil royal, député aux Cortes (l’Assemblée Nationale espagnole), ministre plénipotentiaire, ambassadeur à Berlin et à Paris. Il est l'auteur de nombreux essais, discours et articles, dont l'Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme (1851). 

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