Jean-Pierre Dickès : un médecin avec une âme de missionnaire

Source: FSSPX Actualités

Le Dr Jean-Pierre Dickès lors d'une mission Rosa Mystica

Jean-Pierre Dickès voulait devenir prêtre. Son livre, La Blessure (Clovis, 1988), nous dévoile son état d’âme à 20 ans, cette soif du sacerdoce, mais du sacerdoce traditionnel évidemment. À sa grande surprise, il vécut la révolution, version rapide, lors de sa première année de séminaire, et cela mit fin à la possibilité de devenir prêtre, car Mgr Lefebvre n’avait pas encore ouvert son séminaire à Écône. Alors, il s’orienta vers la médecine.

Et c’est ainsi, en tant que médecin, qu’il fut invité à venir à une session de prêtres, à Manille, en 2006, pour former nos jeunes prêtres à des questions de morale médicale contemporaine. Ce fut l’occasion, après la session, grâce à nos contacts dans le monde médical et universitaire, d’aller faire des conférences à travers quelques-unes des 7107 îles de ce grand archipel. Ce fut Iloilo, puis « Gen San » (General Santos City), puis quelques autres universités. En tout, de mémoire, il me semble qu’il y en a eu sept. Parfois ils étaient 100-200 étudiants et professeurs à l’écouter résumer, dans son anglais « à la Dickès », son livre, L’Homme artificiel (Editions de Paris, 2007).

De retour à Manille après ce premier « Tour des Philippines », à la veille du départ pour la France, on invita le Dr Dickès à participer à une toute petite mission médicale d’un après-midi à Tanay, près d’Antipolo, à l’est de Manille. Depuis quelques années, la Fraternité Saint-Pie X invitait des médecins locaux à des missions d’un jour aux alentours du prieuré. Cela se faisait parfois dans une petite rue bloquée pour la circonstance, parfois dans une école. Le record pour un dimanche fut de 22 membres du personnel médical et 900 patients.

Jean-Pierre, enthousiasmé par ces quelques heures de mission, lança l’idée d’une mission d’une semaine. Lui trouverait bien quelques volontaires en France, et la chère Yolly Gamutan, notre infirmière dévouée, s’occuperait de la logistique, de la pharmacie et des volontaires locaux. Et voilà lancée la première Mission médicale Rosa Mystica, qui eut lieu dans une école à « Gen San », de l’autre côté de la rue devant notre petite chapelle dédiée à saint Jacques. Ce fut un grand succès, plus de 3000 patients. Le feu avait pris. Puis ce fut Sarangani, New Manila, Tanay, Iloilo, Maasin, Tacloban, Pulomolok, pour n’en mentionner que quelques-unes.

Depuis la première en 2007, tous les Cahiers Saint-Raphaël – revue de l’Association catholique des infirmières et médecins que présidait le Dr Dickès - parlent de ces Missions Rosa Mystica ; le médecin devenu missionnaire veut répandre son bonheur de pouvoir faire du bien aux plus pauvres, de montrer que la Tradition déborde la simple assistance à la sainte Messe, qu’elle inclut toutes les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle. Il fait aussi appel à la générosité de ses lecteurs, car une mission ça coûte !

Merci, Jean-Pierre ! Votre enthousiasme, votre flamme s’est répandue et en a enflammé beaucoup ! Les centaines de volontaires de tous azimuts qui ont goûté à ces « retraites médicales pratiques », vous sont infiniment reconnaissants. Des dizaines de milliers de Philippins ont une grande dette de gratitude envers vous. 

Le Bon Dieu vous a donné cinq talents, vous les avez fait fructifier amplement. « Entrez – au plus vite - dans la joie de votre Maître ! » Vous l’avez bien mérité ! Merci, Jean-Pierre !

Abbé Daniel Couture