Etats-Unis : Les conservateurs saluent les premiers pas de Donald Trump

Le 23 janvier 2017, trois jours après son investiture, Donald Trump a signé un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Le nouveau président américain a pris cette mesure au lendemain du 44e anniversaire de ce que les Américains appellent « Roe V. Wade », l’arrêt emblématique de la Cour Suprême qui a légalisé l’avortement aux Etats-Unis, en 1973.
En signant ce décret, Donald Trump s’est attiré les foudres d’organisations progressistes et de « défense des femmes ». D’après l’agence cath.ch le 24 janvier, les « catholiques libéraux américains » du mouvement Catholics for Choice (CFC) ont dénoncé sur leur site internet « un énorme pas en arrière pour les Etats-Unis en tant que leader mondial responsable ». Jon O’Brien, président des CFC, déplorant un « geste cynique », affirme que cette politique « ne va rien faire pour améliorer la santé et le bien-être de millions de femmes parmi les plus pauvres du monde ».
En revanche, l’action a été saluée par les responsables pro-vie. Le cardinal Timothy M. Dolan, archevêque de New York et président du Comité épiscopal américain pour les activités en faveur de la vie, a applaudi cette mesure; dans une déclaration publiée le 23 janvier. Il s’agit pour lui d’une « étape bienvenue vers la restauration et l’application de politiques fédérales importantes » qui respectent « le droit humain le plus fondamental — le droit à la vie — et le consensus établi de longue date contre le fait de forcer les Américains à participer à l’acte violent de l’avortement ».
En Une de sa version italienne, le quotidien L’Osservatore Romano du 24 janvier 2017 a également salué cette décision. Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie Pontificale pour la Vie, s’est aussi réjoui de cette annonce, le 24 janvier, sur le compte Twitter de l’Académie. Il a souligné que cette décision marque un « engagement pour la protection de la vie et de la dignité humaine ».
Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie, a quant à lui, suggéré que l’Université Catholique Notre Dame décerne une distinction honorifique au président Trump. Dans un éditorial du 27 janvier paru dans le bulletin diocésain et repris par cath.ch le 29 janvier, le prélat conservateur a déploré les critiques à l’encontre du nouveau chef d’Etat. Des critiques qui devraient être de plus en plus virulentes puisque, selon des médias américains, Donald Trump préparerait un décret étendant de façon significative la liberté religieuse aux Etats-Unis. La décision, loin d’être anecdotique, offrirait une bien plus large protection aux institutions s’opposant au mariage homosexuel, à la contraception ou à l’avortement.
D’après cath.ch le 2 février, le média américain The Nation est parvenu à se procurer une version provisoire du décret. Le texte prévoit ainsi d’accorder une protection de la liberté de conscience à toutes les organisations opérant dans un cadre religieux. Il inclut notamment toutes les entités qui « agissent conformément à la croyance que le mariage doit ou devrait être reconnu comme l’union d’un homme et d’une femme, que les relations sexuelles sont réservées au cadre marital ». Le décret permettrait clairement aux organisations religieuses de refuser de rembourser les moyens contraceptifs ou abortifs pour leurs employés, ainsi que de rejeter la candidature d’une personne qui ne correspondrait pas à leurs critères doctrinaux.
Ainsi que le souligne le site Reinformation.tv le 3 février, « les conservateurs aux fortes convictions religieuses ont le vent en poupe » aux Etats-Unis. Après avoir « essuyé plusieurs défaites sous la présidence Obama, sur la question du mariage homosexuel ou de l’avortement », ils placent « leurs espoirs dans Trump ». Ce dernier leur a promis de défendre leurs « libertés religieuses » et leur « droit à pratiquer complètement et librement » leur religion, « en tant qu’individus, dirigeants économiques ou institutionnels ». Et comme le rappelle Reinformation.tv, Donald Trump a franchi un premier pas, en annonçant; le 31 janvier; la nomination de Neil Gorsuch au poste de juge à la Cour Suprême. C’est ce même juge qui s’était prononcé en faveur du droit des entreprises à s’abstenir, pour des raisons religieuses, de donner à leurs employés une couverture-santé qui rembourse la contraception.
(Sources : cath.ch/europe1/radio vatican/reinformation.tv)