Confessions par smartphone : le « non » du Vatican

Source: FSSPX Actualités

Depuis le début de la crise sanitaire, l’Italie figure parmi les pays européens les plus durement touchés par une épidémie de Covid-19, toujours active au mois de décembre 2020. C’est dans ce contexte que vient d’intervenir une mise au point du pénitencier majeur de l’Eglise, concernant la possibilité ou non de recevoir certains sacrements, via les nouvelles technologies.

Dans un entretien accordé le 5 décembre 2020 à l’édition italienne de l’Osservatore Romano, le cardinal Piacenza a évoqué la question de la confession au moyen d’un smartphone, en l’absence légitime de prêtre.

« Nous pouvons affirmer – explique le haut prélat – la probable invalidité de l’absolution donnée par ces moyens. En fait, la présence physique du pénitent fait défaut, et il n’y a pas de transmission réelle des paroles d’absolution ; ce sont seulement des vibrations électriques qui reproduisent la parole humaine. »

La réponse n’est pas nouvelle, elle s’appuie sur le fait que le sacrement de pénitence s’exerce per modum iudicii – « par mode de jugement » – ce qui requiert une réelle proximité entre le prêtre et le pénitent, comme elle doit exister dans le prétoire entre le juge et l’accusé – il n’y a pas d’absolution par contumace…

Dans la suite de l’entretien, le quotidien romain demande au pénitencier majeur si, compte tenu de la gravité de la situation sanitaire, ceux qui ne peuvent pas assister à la messe dominicale, satisfont tout de même au précepte dominical en écoutant sa retransmission par la radio, ou d’autres moyens numériques.

« Rien ne peut remplacer la présence à la messe », a répondu le cardinal Piacenza, qui précise, que « dans les cas où il n’est pas possible de se rendre à la messe dominicale, l’obligation n’est pas remplie ». Car, en cas d’impossibilité, physique ou morale, de se rendre à la messe du dimanche, le fidèle n’est plus tenu au précepte, tant que dure cette nécessité.

Ceux qui sont légitimement empêchés d’assister à une messe de précepte, lorsqu’ils regardent une messe retransmise de façon numérique « accomplissent un acte pieux et spirituellement utile », a-t-il ajouté.

Une réponse de bon sens qui, tout en soulignant l’importance de l’assistance à la messe, tranche singulièrement avec d’autres discours qui se sont fait jour, parfois au plus haut de la hiérarchie de l’Eglise, depuis le début de la pandémie.

Ainsi, on se rappelle que Son Eminence Mario Grech, promu récemment secrétaire général du synode des évêques, et créé cardinal par le pape François le 28 novembre 2020, n’a pas hésité à dénoncer, en octobre dernier, « un certain analphabétisme spirituel » chez une partie des catholiques qui « se sentent perdus en dehors du contexte eucharistique » : comprenez, la messe.

Etrange conception pour un prince de l’Eglise qui n’a pas manqué de faire réagir. Il est à se demander si sa foi en la sainte Eucharistie est bien claire et affirmée.